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Dépannage informatique à domicile - Clermont-Ferrand et son agglomération

Le haut-débit ADSL

Dossiers rédigés par P. PASTEAU - Assistance Multimedia 63

ADSL : Généralités et introduction

La ligne téléphonique

Pour clarifier les choses, et puisqu'il va en être souvent question ensuite, on appelle "ligne téléphonique" une paire de fils de cuivre (2 fils, donc), qui part du central téléphonique et qui arrive dans l'habitation.

Avant le haut-débit

Depuis les premières offres d'accès à Internet jusqu'en 1999, et à moins d'être une grande entreprise richissime, les communications informatiques étaient transportées sur les lignes téléphoniques de la même façon que la voix : des sons modulés à différents niveaux (si vous avez déjà entendu les bruits stridents du fax ou du Minitel, c'est la même chose !).

Il y avait un encodeur et décodeur à chaque bout de la ligne téléphonique pour convertir tout cela en information numériques exploitables par l'ordinateur. Ce procédé n'était pas fiable ni rapide.

L'ADSL

L'ADSL (Asymetric Digital Subscriber Line) est le nom d'une technologie de communication qui permet de véhiculer directement des informations numériques sur une ligne téléphonique, avec une rapidité incomparable aux technologies qui l'ont précédée, et cela en parallèle de la voix1, avec une rapidité et fiabilité meilleure que le "bas-débit".

Le procédé ADSL consiste à utiliser des fréquences électriques sur la paire de fils de cuivre du téléphone, lesquelles fréquences bien distinctes de celles utilisées pour la téléphonie classique de France Telecom (la voix, donc).

Définition : "débit"

En informatique, et en particulier dans le domaine des réseaux de télécommunications, le terme de "débit" exprime la vitesse de transmission des informations.

On exprime cette vitesse en mégabits par secondes, en abrégé Mbps. C'est un critère de comparaison essentiel entre les différents fournisseurs d'accès Internet et les technologies.

Dans la vie courante, on retrouve la même notion de "débit" pour le volume d'eau (nombre de mètres cubes) qu'un barrage sur une rivière peut rejeter, ou qu'un tuyau d'eau peut évacuer.

Du "bas-débit" au "haut-débit"

On a commencé à parler de "haut-débit" par opposition au "bas-débit".

Si regarder une vidéo en direct sur Internet paraît aujourd'hui habituel, il n'en a pas toujours été ainsi. Jusqu'en 1999, afficher une page Internet entière prenait plusieurs secondes à quelques dizaines de secondes !

En 1999, France Telecom Interactive commercialise les premières offres exploitant la technologie haut-débit ADSL.

On multiplie alors par 10 la vitesse d'affichage des pages, puis de nos jours par 250, dans les cas les plus favorables !

Le haut-débit au quotidien

Le haut-débit a permis l'émergence de nombreuses applications autrefois impossibles à concevoir avec le bas-débit.

Pour n'en citer que quelques-unes :

  • vidéo en direct : location de film, réception de chaînes étrangères (plus besoin de payer un abonnement onéreux au satellite),
  • télé-travail : certes encore peu démocratisé en France, mais technologiquement parlant, un salarié peut être connecté à son entreprise à son domicile,
  • formalités administratives via Internet : par exemple, le nouveau système d'immatriculation des véhicules fonctionne de manière électronique, votre garagiste ne se déplace plus en préfecture pour faire immatriculer votre voiture !
  • télé-médecine : certains praticiens isolés (stations de ski, par ex.) communiquent avec des confrères pour obtenir un diagnostic complémentaire. L'envoi des clichés radio-graphiques ou du dossier médical est quasi instantané !
  • téléphonie par Internet : le fait de faire transiter les conversations téléphoniques par Internet revient beaucoup moins cher que d'utiliser le réseau de téléphonie "classique" de France Telecom. Les opérateurs Internet ont ainsi pu proposer la gratuité des appels vers les téléphones résidentiels (numéros 01, 02, 03, 04, 05).

Comment ça marche ?

Pour comprendre comment les communications arrivent jusqu'au domicile, partons du central téléphonique, et rapprochons-nous pas-à-pas de l'habitation, en suivant votre ligne de téléphone.

Le central téléphonique : le point de départ

Chaque ville comporte un ou plusieurs centraux téléphoniques. Voici par exemple à Clermont-Ferrand le central du boulevard Lavoisier :

Central téléphonique Lavoisier © Google Street View

C'est dans ce central que se situe l'une des extrémités de votre ligne téléphonique.

Sur l'illustration ci-dessous, un répartiteur (qui concentre les branchements de toutes les lignes téléphoniques, et les oriente vers les matériels de télécommunication de votre opérateur téléphonique), et des milliers de fils. Votre ligne consiste en une paire de ces minuscules fils.

Répartiteur © LaFibre.info

Les paires de fils de cuivre sont regroupées en câbles de transport, comprenant des centaines de paires, qui partent en souterrain en direction des différents quartiers. Ces câbles peuvent atteindre plusieurs centimètres de diamètre (il existe des câbles regroupant 1800 fils !) :

Le quartier : le sous-répartiteur et les cavités sous-trottoirs

Les gros câbles de transport (illustration à gauche) partis du central arrivent à un point intermédiaire avant l'habitation, le sous-répartiteur (illustration au centre) : une grande armoire large mais peu profonde sur le trottoir. De cette armoire de raccordement partent des câbles moins gros, qui vont aller directement au voisinage de l'habitation.

Néanmoins avant d'y arriver, il y aura encore une étape où ces câbles de taille moyenne vont être scindés en câbles encore plus petits. Ce sera dans des cavités aménagées sous les trottoirs, et repérables grâce à leur couvercle en fonte (illustration à droite) :

Câble de transport, sous-répartiteur, cavité sous-trottoir © LaFibre.info et © Google Street View

Pourquoi ces gros câbles de transport, ces sous-répartiteurs et ces cavités sous trottoirs ? Il est beaucoup plus facile de tirer un gros câble (qui en regroupe des centaines) que poser des centaines de petits câbles (qui vont avoir tendance à s'emmêler ou s'accrocher).

Au domicile

Chez l'abonné, le câble téléphonique consiste en une ou plusieurs paires de fils de cuivre, codifiés par couleur :

Câble téléphonique © castorama.fr

La présence de plusieurs paires permet de disposer plus tard d'un câblage déjà existant pour une seconde ligne de téléphone (un fax, par exemple) ou un système d'interphonie. Une seule paire est nécessaire pour les installations des particuliers.

Selon l'âge de la construction et sa conformité aux normes récentes, le câble téléphonique en provenance de l'extérieur arrive dans une des prises ou boîtiers suivants :

Prise murale Boîtier de dérivation DTI

L'arrivée constitue la frontière de responsabilité entre France Telecom (à qui appartient toujours la paire de cuivre entre le central et l'habitation) et l'abonné. En d'autres termes, s'il y a un fil coupé dans l'habitation, l'abonné devra contacter un électricien et assumer financièrement les réparations.

Limitations techniques

L'ADSL a cependant ses limites. Le signal électrique envoyé dans la ligne s'affaiblit, jusqu'à être perdu au bout d'une poignée de kilomètres. Autrement dit, cette technologie est viable mais uniquement dans un rayon de 0 à 5 kilomètres autour du central téléphonique ; au-delà, ce procédé ne peut être mis en oeuvre tel quel.

L'affaiblissement des signaux électriques a pour conséquence que plus la ligne est longue, moins l'abonné pourra prétendre à un débit élevé : l'affaiblissement et le débit sont liés.

Cela explique que lors d'une démarche d'abonnement au haut-débit ADSL, on vous demande votre adresse postale précise et votre interlocuteur commercial fait ce qu'on appelle un test d'éligibilité : votre adresse et numéro de téléphone permettent d'identifier votre ligne téléphonique et d'en connaître toutes ses caractéristiques, notamment sa longueur.

Ci-dessous, le graphique indiquant le rapport entre la longeur de la ligne (axe horizontal) et le débit maximum (pour info, l'unité utilisée sur le graphique est le débit ATM, qui tient compte de "l'enveloppe technique" nécessaire au transport des données de l'abonné ; le chiffre du débit est ainsi plus important ; c'est comme de tenir compte de l'épaisseur d'un tuyau, son diamètre interne et externe ne sont pas identiques !)

Rapport entre longueur et débit © www.ispreview.co.uk


  1. On peut téléphoner et utiliser Internet en même temps, ce qui n'était pas le cas avant l'ADSL.